Temps de lecture estimé : 19 minutes, 30 secondes.
Cher Club Ădito,
Me revoici, aprĂšs un mois d’absence !
Ce n’est pas faute d’inspiration hĂ©las, ni d’envie de vous Ă©crire ici, mais plutĂŽt que je croule sous le travail en ce moment.
J’en profite pour accueillir les nouveaux/nouvelles membres du Club (mĂȘme si Ă cause de vous je vais devoir upgrade mon abonnement ConvertKit đž) : bienvenue, vous allez voir, on s’amuse bien ici, on apprend des trucs (des fois) et on rigole.
Entre deux tweets sur Willy Wonka/Kate Middleton, j’ai profitĂ© d’une session procrastination pour modifier lĂ©gĂšrement la disposition de cet endroit et le rendre encore plus intimiste, parce qu’aprĂšs tout, on commence Ă bien se connaĂźtre, vous et moi.
Des p’tites bulles đŹ font leur entrĂ©e pour l’ambiance group chat ; chacune d’elle reflĂšte le genre de message random que j’envoie Ă mes ami·e·s dans nos conversations infinies oĂč on ne se dit mĂȘme plus « bonjour ». Vous, au moins, vous avez de la chance d’Ă©chapper aux vocaux (aussi nommĂ©s « livres audio ») de 20mn, alors estimez-vous heureux·ses.
Pour la route : un meme qui résume ma semaine de fou rire sur Twitter (parce que Threads ne sera jamais aussi drÎle). Et on y va !
Il y a une interview de cette dame, svp.
â
Je suis lasse des contenus sur Instagram.
Il y a deux semaines, j’abordais ce sujet qui a dĂ©chaĂźnĂ© les foules (au moins), en story Instagram (ironiquement).
Disclaimer : je suis conceptrice-rĂ©dactrice Ă ce jour, mais j’ai Ă©tĂ© CM pendant 4 ans (salariĂ©e et freelance, pour de petites entreprises comme de grands comptes) et je suis toujours CM bĂ©nĂ©vole pour une asso + j’ai fait mes Ă©tudes dans le marketing digital avant de me spĂ©cialiser dans le copywriting đ€ ajoutez à ça 3 annĂ©es de prĂ©sence assidue sur mon compte pro et ma passion pour les rĂ©seaux sociaux… Je suis un peu calĂ©e, sinon je l’ouvrirais pas of course đ
Dans ces 3/4 stories face cam, je vous expliquais mon dĂ©sarroi : je ne consomme pratiquement plus de contenus sur Insta, je trouve que tout se ressemble, tout me paraĂźt plat, mĂȘme copie de copie de copie. On se croirait sur Insta Repeat.
Je n’ai plus envie d’interagir, de liker, de commenter. Je continue d’Ă©changer en DM spontanĂ©ment, mais je vois que mĂȘme les rĂ©ponses Ă mes propres stories sont en dĂ©clin, sans parler des vues.
Et vous aussi, on dirait.
âJâai le sentiment oĂč tout le monde se dĂ©courage, malgrĂ© tout le temps et les efforts fournis, on a pas vraiment de retour. Dans la consommation comme dans la crĂ©ation de contenus, on a la flemme. Jâaime bien les stories perso, mais les posts ça se rĂ©pĂšte et jâai pas envie que les gens se disent pareil sur mes propres contenus. On ne peut pas se rĂ©inventer h24 et on se dit : Ă quoi bon parler de ça si tout le monde lâa dĂ©jĂ fait ? »
On m’a dit…
« C’est une phase »
« C’est toujours comme ça en fĂ©vrier, on en a marre aprĂšs les fĂȘtes »
« Fais un tri et désabonne-toi de plein de comptes »
« Tu passes trop de temps dessus »
Je vous avoue que je ne pense pas que mon diagnostic de meuf chronically online soit aussi lĂ©ger que ça, sachant que je n’ai jamais passĂ© aussi peu de temps sur Instagram, et je n’ai pas peur d’unfollow/de mute rĂ©guliĂšrement les comptes qui ne m’intĂ©ressent plus.
Je suis sur Instagram depuis sa crĂ©ation en dĂ©cembre 2010 (sur mon iPhone 3GS, ce frigo) autant vous dire que j’ai eu le temps de voir la plateforme Ă©voluer.
Suis-je arrivée au bout du chemin avec Insta ? Est-il fini ?
En plus j’ai lu ça aprĂšs mes stories.
Alors, je vous ai demandé votre avis à la fois en tant que créateur·ices de contenu et consommateur·ices, pour essayer de comprendre :
1) si c’Ă©tait un sentiment partagĂ©
2) si vous saviez ce qu’il vous manque
3) si on pouvait raviver la flamme avec la plateforme đ„Č
DĂ©jĂ , un sondage des familles, toujours trĂšs parlant :
Les 4 personnes qui kiffent, je vous admire
J’ai reçu beaucoup de rĂ©ponses en DM et dans mes boĂźtes Ă questions. Je vais faire au mieux pour synthĂ©tiser tout ça en plusieurs axes, entre vos retours et mes rĂ©flexions, mais c’est vaste et passionnant, donc nous traiterons ce sujet Ă l’oral prochainement dans le podcast, avec Emma. Ăa nous permettra de confronter nos idĂ©es et certainement d’aller plus loin que dans cette newsletter !
D’avance dĂ©solĂ©e de ne pas citer vos prĂ©noms pour chaque retour đ©· j’ai tout compilĂ© dans un Google Doc de 17 pages oĂč je n’ai pas le dĂ©tail de vos prĂ©noms.
Se conformer ou flopper
« C’est vraiment mon mood depuis si longtemps par ici.
â
En gros, soit tu rentres dans le moule, tu joues d’aprĂšs les rĂšgles de l’algorithme et ça marche, mais tout se ressemble…
â
Soit tu crées du contenu avec lequel tu es alignée mais qui ne
correspond pas aux standards de la plateforme, donc tu es invisible »
Plusieurs d’entre vous m’ont parlĂ© de ça : si on sort du rang pour proposer un contenu plus poussĂ©/perso/crĂ©atif, il y a de grandes chances que ça ne fonctionne pas car l’algorithme ne reconnait pas ses critĂšres habituels. Je confirme par mes propres stats.
D’ailleurs, pourquoi tout se ressemble ?
Je ne vais pas paraphraser, mais s’il y a un lien sur lequel vous cliquez dans cette newsletter et UN article Ă lire, c’est celui-ci :
Je ne sais pas s’il faut systĂ©matiquement blĂąmer l’algo pour cette uniformisation.
Je pense que votre audience (pas seulement la vĂŽtre, la mienne aussi, bref tout le monde sur Insta) a la FLEMME. La flemme de consommer, de crĂ©er des contenus trop poussĂ©s, d’utiliser son cerveau, de lire, de rĂ©flĂ©chir ou de s’ouvrir Ă quelque chose de nouveau.
Quelqu’un m’a d’ailleurs Ă©crit une full thĂšse (mdr đđ») :
« Je pense que les gens s’abrutissent avec du scroll Ă l’infini et que la limite de l’algo, c’est que les contenus qu’on consomme sont de moins en moins diversifiĂ©s. C’est du plus en plus difficile de dĂ©couvrir de nouveaux crĂ©ateurs sauf sur base de contenu viral souvent sans vĂ©ritable fond qualitatif (dommage).
â
Les fainĂ©ants du web ils prĂ©fĂšrent les chats qui courent aprĂšs des mouches – et je les comprends. Je pense malheureusement que ça va pas aller en s’arrangeant, on est sur des comportements de consommation principalement drivĂ©s par un
aspect addictif/anxieux (fomo et tutti quanti). »
Peut-on se blùmer ? On est tou·tes pareil·les de ce cÎté, je crois bien :
« Je dirais qu’on n’a plus envie de consommer du contenu derriĂšre un Ă©cran, c’est peut-ĂȘtre un retour en arriĂšre avec plus de moments de vie et de dĂ©couverte
spontanée. »
â
« J’ai l’impression que c’est assez global, que les gens de notre gĂ©nĂ©ration se dĂ©tachent un peu des tĂ©lĂ©phones et ceux de la nouvelle gĂ©nĂ©ration sont beaucoup moins branchĂ©s Instagram. »
C’est intĂ©ressant… Mais si tout le monde veut toucher de l’herbe plutĂŽt que son Ă©cran, comment expliquer les stats dĂ©lirantes de TikTok ?
La TikTokisation de la conso de contenus
Jamais il n’y a eu autant d’utilisateurs de la plateforme et non, ce n’est pas que la Gen Z (bien que les millennials n’en aient pas le mĂȘme usage) âŹïž
â
âSource
Une abonnĂ©e m’a dit :
« Est -ce que c’est pas notre maniĂšre d’utiliser le rĂ©seau social aussi qui Ă©volue ? On passe de moins en moins de temps sur un contenu, on a « plus envie », « la flemme de lire ».
Est-ce qu’on est pas matrixĂ©s par TikTok et sa « rĂ©compense immĂ©diate », le scroll infini qui ne demande pas d’effort ? »
C’est clairement une piste. Je passe pas mal de temps sur TikTok en ce qui me concerne, je m’ y retrouve bien plus que sur Insta et les contenus sont 100% en adĂ©quation avec mes intĂ©rĂȘts (plus ou moins prĂ©cis).
Je dĂ©couvre de nouveaux comptes/sujets sur TikTok aussi, contrairement Ă Insta – d’ailleurs je ne prĂȘte toujours aucun intĂ©rĂȘt Ă l’onglet Reels, qui n’est pour moi qu’une vaste benne de recyclage de vidĂ©os TikTok Ă J+10, de trucs cringe, de « utilisez cet audio !!!! » et de comptes faceless qui touillent leur cafĂ© avec « lire la description ». Yikes.
Enfin je m’Ă©gare – je ne pense pas que les gens soient en mode « je m’ancre dans la vraie vie je fais une digital detox » mais qu’effectivement, la tendance de consommation Ă©volue. On vous en parlait avec Emma dans notre Ă©pisode de podcast sur les tendances marketing 2024 (enregistrĂ© dĂ©but dĂ©cembre) et ça se confirme.
Démotivation générale
« On dirait que tout le monde veut se dĂ©marquer en faisant la mĂȘme chose. Quand on sait qu’en plus personne voit ce qu’on poste, ça donne plus trĂšs envie de s’investir je trouve. »
â
« J’ai l’impression qu’Insta me force Ă faire un contenu que je n’ai pas envie de faire si je veux ĂȘtre visible »
Parmi vos retours, voici ce qui est revenu le plus souvent :
- Abus de l’IA flagrant et manque de richesse dans les contenus
- Oui l’humour fonctionne, mais on ne communique pas QUE pour faire des memes, on cherche un entre-deux entre contenu poussĂ© et contenu « relatable »
- On ne veut pas « poster pour poster » mais on s’y retrouve parfois malgrĂ© soi et c’est une position inconfortable
- Le manque d’engagement dĂ©motive les crĂ©ateur·ices, sans courir forcĂ©ment aprĂšs la sacro-sainte viralitĂ© et quoiqu’on en dise, enchaĂźner les flops n’encourage pas Ă poster davantage
Un retour m’a beaucoup parlĂ© :
« J’essaie de faire les choses Ă ma façon, un peu diffĂ©remment des autres mais j’ai l’impression que ça ne prend pas des masses… Je m’Ă©clate niveau crĂ©ativitĂ© mais la visibilitĂ© sur mon compte est quasi nulle et c’est littĂ©ralement la seule chose qui m’empĂȘche de m’Ă©clater sur Insta. Ce serait plus simple si j’Ă©tais une personne qui s’en foutait un peu de la portĂ©e de son contenu mais ce n’est pas le cas. Insta mĂȘme si c’est fun, c’est du travail en plus sur ma to-do liste dĂ©jĂ bien remplie… »
Effectivement, il ne faut pas perdre de vue que nous avons des entreprises à gérer et que gérer son compte Insta prend un temps fou quand on le fait « bien » (comprendre : réguliÚrement).
Normal de baisser les bras quand on s’Ă©vertue Ă se rĂ©inventer en ligne, Ă crĂ©er de nouveaux concepts pour flopper : autant faire comme tout le monde et suivre la mode. D’ailleurs je suis sĂ»re que vous n’en avez pas marre des « je suis blabla BIEN SĂR QUE » (Ă l’aide, on est en mars il est encore temps de s’arrĂȘter).
Certain·es d’entre vous font carrĂ©ment la grĂšve d’Insta :
« Je suis lassĂ©e des rĂ©seaux sociaux en gĂ©nĂ©ral, ça me prend trop d’Ă©nergie, autant en tant que crĂ©atrice de contenu que consommatrice. Tout se ressemble, pas d’interaction, besoin de retrouver de l’humain et de recrĂ©er des liens (pour un rĂ©seau social, ça paraĂźt pourtant Ă©vident de base…).
Bref je fatigue aussi et je suis dĂ©motivĂ©e par les rĂ©seaux sociaux en ce moment, donc je m’en Ă©loigne, je supprime certaines applications durant quelque temps. Et ça fait du bien »
Vous m’avez aussi signalĂ© qu’il y avait le mĂȘme souci sur LinkedIn. Je n’irai pas vĂ©rifier, hein.
Quid des contenus longs ?
« Jâai du mal Ă regarder mon feed ; je regarde toutes les stories mais le reste ça ne me tente pas, Ă la limite je vais voir les posts publiĂ©s en story. Je suis lasse des contenus condensĂ©s, les trucs pas lisibles me saoulent. Ces contenus me lassent, jâai ni envie de les crĂ©er, ni de les consommer. Pourtant je ne me vois pas ne pas ĂȘtre ici, jâaime Ă©changer comme je le fais avec toi lĂ . En revanche, jâadore les podcasts et les newsletters. »
LĂ -dessus, vous ĂȘtes assez unanimes : le contenu long n’a pas forcĂ©ment sa place sur Insta parce que nous recherchons du snack content divertissant/fun/relatable lĂ -bas. On se demande donc la pertinence des contenus longs en 2024. Si personne n’a plus envie de faire l’effort de lire/Ă©couter/regarder un contenu poussĂ©, what’s the point?
Bonne nouvelle : dans le secteur de l’infopreneuriat, vous ĂȘtes encore nombreux·ses Ă vouloir creuser sous la superficialitĂ© du snack content.
Entrent donc en scĂšne : podcasts et newsletters*
Depuis janvier, le podcast que je co-host connaßt des stats en progression constantes (à notre échelle, attention) : nous avons dépassé les 1000 écoutes par mois en communiquant, finalement, assez peu dessus et en ayant lùché du lest pour la deuxiÚme saison, en bridant moins nos idées.
Les stats de ma newsletter sont bons et surtout stables (65% de taux d’ouverture).
*Je me prononce que sur ce que je fais/connais, si j’avais une chaĂźne YouTube ou un autre type de contenu long, je pourrais vous en parler mais ce n’est pas le cas – je sais nĂ©anmoins que les (longs) essais vidĂ©os ont sacrĂ©ment la cote. MĂȘme moi qui ne suis pas friande de vidĂ©os YouTube, j’en consomme occasionnellement.
Je constate un gain d’intĂ©rĂȘt+++ pour les podcasts, d’ailleurs si vous me suivez depuis quelque temps, vous savez qu’avant j’Ă©coutais 0 podcast. Aujourd’hui, j’en Ă©coute chaque semaine – rarement en travaillant nĂ©anmoins.
Je m’identifie Ă ce que me dit M. une abonnĂ©e :
« Pour le podcast, Ă mon sens cela fonctionne globalement comme format car entendre la voix de la personne câest vraiment un plus par rapport Ă un post Ă©crit. Perso dans mon usage ça me permet de faire autre chose en mĂȘme temps (cuisine, tricot, balade). Le podcast est un format qui nous permet de dĂ©connecter des Ă©crans, je recherche Ă ne pas scroller sur mon tĂ©lĂ©phone, je fais autre chose en mĂȘme temps et prendre un moment pour moi. »
Idem, quand j’Ă©coute un podcast, je cuisine, je conduis, je me maquille, je fais mon mĂ©nage… Peak multi-tasking (men could never!).
C’est sĂ»r qu’il est difficile de faire pareil avec une newsletter, qui nous oblige Ă nous coller 10mn (pour la mienne) devant un Ă©cran. 10mn de plus ! Nous qui passons dĂ©jĂ notre vie les yeux rivĂ©s Ă nos petits ou grand rectangles lumineux.
Cette mĂȘme abonnĂ©e me parle Ă©galement de ma newsletter :
« Jâadore lire ta newsletter, tu partages toujours plein de ressources, tu partages ton point de vue, je sais combien ça prend de temps pour toi.
Je me demande si on ne prend pas tous pour acquis tout ce que les créateur·ices partagent gratuitement : ça nécessite un taf de malade et on ne prend pas le temps de répondre etc.
â
Merci pour la qualitĂ© de ce que tu nous fournis car jâadore ta newsletter et câest lâune de mes prĂ©fĂ©rĂ©es »
DĂ©jĂ , merci pour vos retours suite Ă mes stories, j’ai compris que vous Ă©tiez peu Ă me partager vos retours mais que vous apprĂ©ciiez vraiment ce canal de communication :). Rassurez-vous, je suis pareille, je lis beaucoup de newsletters et je commente/rĂ©ponds trĂšs rarement – vraiment pas un exemple.
Pour revenir Ă la remarque ci-dessus, « nous prenons les contenus gratuits pour acquis », me semble d’autant plus juste ! Je remarque d’ailleurs en ce moment qu’une majoritĂ© de newsletters anglo-saxonnes deviennent payantes, Ă mon grand dĂ©sarroi car clairement, je ne paierai pas un abonnement Ă des e-mails… Je me demande si je suis la seule ? Ă mon avis, c’est difficile de monĂ©tiser sa newsletter sur le marchĂ© FR. Non, ne vous inquiĂ©tez pas, je ne prĂ©vois pas de rendre le Club payant. Simple curiositĂ©.
Autre chose : comme nous le disions dans l’Ă©pisode #26 de Texte Entre Amies avec Emma, la newsletter n’est pas forcĂ©ment adaptĂ©e Ă tout le monde selon vos appĂ©tences et votre activitĂ©, tout comme le podcast ; ce n’est pas parce que je vous dis que ça fonctionne chez moi que ce sera vrai pour vous, tout cela est Ă prendre avec des pincettes ; ne vous jetez pas sur la stratĂ©gie qui fonctionne chez la voisine !
Pour autant, je rappelle que si les gens sont capables d’aller voir un film de 3H30 au cinĂ© et de regarder un storytime TikTok en 50 parties, ils devraient survivre Ă une newsletter ou un article de blog. Sauf si… C’est inintĂ©ressant !
On veut du profond… Mais facile Ă consommer
Je me demande sincĂšrement si les contenus purement business ont vraiment leur place sur Insta. Le partage sans filtre de la vie de freelance/entrepreneur·se a de beaux jours devant elle, c’est sĂ»r. Le reste, je ne suis pas sĂ»re.
âQuand je suis sur Insta, câest pour regarder des vidĂ©os de Taylor Swift, de chats et dâHarry Styles, mais pas du contenu intelligentâ
Je ne m’auto-cite pas, promis, c’est une abonnĂ©e.
Ă lire vos retours, je pense surtout que ce qu’on recherche sur les rĂ©seaux sociaux aujourd’hui, c’est :
1) S’Ă©vader et se distraire Ă l’aide de contenus rafraĂźchissants qui semblent faits sur-mesure pour soi
2) Parfois enrichir son opinion/culture mais avec des contenus « de surface » comme les vidĂ©os Brut etc. et pas des contenus longs qui n’ont plus vraiment l’air d’avoir leur place sur les rĂ©seaux (bien que beaucoup suivent avidement une histoire passionnante en 50 vidĂ©os).
3) Du vrai – du moins lisse, de la transparence, des personnes qui montrent leurs Ă©checs comme leurs rĂ©ussites sans filtre, qui abordent des sujets autrefois vus comme « tabous » sur les rĂ©seaux sociaux ou en tout cas, qui changent de ce que l’on y voit h24.
« Instagram me gave, je pense qu’on en a tous marre : trop de contenu, de fake, de gens qui vendent du rĂȘve pour rien »
â
« Je suis gavĂ©e de ce que je vois : tout le monde se prend pour des coach en dĂ©veloppement personnel Ă base de phrases bateaux du genre « croire en soi et en rien d’autre… », que du matage de nombril… J’en ai marre, j’ai envie de sujets qui m’intĂ©ressent vraiment ! Qui ont une vraie utilitĂ© ou qui m’inspirent (…) J’aimerais plus voir ça que de la soupe de dĂ©veloppement personnel »
J’ajoute au passage que vous ĂȘtes beaucoup Ă m’avoir fait part de votre difficultĂ© Ă dĂ©couvrir de nouveaux comptes car, comme moi, vous voyez h24 les mĂȘmes, que les hashtags sont morts (c’est bon on peut le dire ?).
Si je partage cet avis (c’est d’ailleurs pour ça que mes Ă©ditions coups de cĆur se rarĂ©fient), en vĂ©ritĂ©, est-ce que dĂ©couvrir constamment une flopĂ©e de nouveaux comptes est vraiment la solution face Ă l’uniformisation des contenus ?
Est-ce que pour autant, l’expĂ©rience sur Insta gagnerait en qualitĂ© ?
Je ne peux m’empĂȘcher de penser Ă TikTok qui nous nourrit sans cesse de nouvelles tĂȘtes, Ă l’infini. C’est addictif, c’est sĂ»r.
Mais on tourne tellement en rond sur Instagram que je ne crois mĂȘme plus à ça ! Surtout que tout ce que je vois sur TikTok se retrouve c/c sur Insta la semaine d’aprĂšs.
Maintenant que j’ai Ă peu prĂšs fait le tour du sujet, que dire ? Je n’ai pas la solution Ă tout ça, je ne sais pas s’il faut profiter de l’hiver d’Insta pour migrer (oĂč ?), je ne suis guĂšre plus avancĂ©e que vous.
Raviver la flamme entre Insta et nous
Moi regrettant l’ancien Internet
Si se conformer Ă l’algorithme « invisibilise la singularitĂ© de chacun·e, peut-ĂȘtre faut-il entrer dans notre « fuck it » era.
La fuck it era, c’est quoi ? Je vous arrĂȘte tout de suite : non, on ne poste pas des dumps 100% random du mois passĂ© au format carrĂ©, sur son compte pro. C’est toujours pas pertinent.
En revanche, concernant ses contenus pros ou son personal branding… C’est se laisser porter par l’inspiration, peut-ĂȘtre ? Je ne sais pas si c’est la meilleure chose Ă faire, c’est ce que j’ai toujours fait en tout cas.
Alors, oui : il faut certainement observer les tendances sur les réseaux et en interpréter les codes à sa sauce sans copier/coller.
Tenir compte de ce que son audience a l’air d’apprĂ©cier. Les vanity metrics ne trompent pas.
Mais au fond, je pense qu’il ne pas oublier de kiffer AUSSI ce que l’on fait. Parce qu’Ă quoi bon publier du contenu qui ne nous emballe pas ? Que l’on ne likerait mĂȘme pas ?
J’ai bien peur que nous soyons arrivĂ©s au moment oĂč Insta prend le mĂȘme chemin que Facebook.â
â
Vous vous rappelez ? Au dĂ©but c’Ă©tait cool, on voyait des trucs et des gens qu’on aimait, puis c’est les marques et les mĂ©dias ont pris d’assaut nos feeds avec leurs 10000 liens pour crĂ©er du trafic, puis y’a eu de la pub en masse, puis Facebook a dit qu’il fallait pivoter vers la vidĂ©o, les annonceurs ont mis des milliers dans la vidĂ©o, ça n’a jamais vraiment fonctionnĂ©, tout le monde a dĂ©sertĂ©, Facebook est mort.
Ăa vous rappelle rien ? Ouais. Ce phĂ©nomĂšne a un nom : enshittification. C’est le mot de l’annĂ©e 2023.
Si vous avez la foi, lisez cet article sur le processus entier (en anglais) ou écoutez ce podcast en français, avec la traduction délicieusement nommée « putréfaction des plateformes ».
MĂȘme si Insta tente de tout faire comme TikTok (dernier dĂ©lire : intĂ©grer les carrousels Ă l’onglet Reels), well, l’histoire semble se rĂ©pĂ©ter. C’est frustrant.
Alors, je ne sais pas non plus si TikTok est LA solution de repli pour les contenus business et le lien social, honnĂȘtement je ne pense pas – mais que faire quand on n’a pas envie de nager au milieu des requins de LinkedIn ? On va oĂč ? J’ai pas forcĂ©ment la rĂ©ponse.
Dites-moi si vous la trouvez. On en parlera dans un prochain Ă©pisode du podcast avec Emma.
En attendant, je retourne chercher l’inspi sur TikTok pour mes tenues du Eras Tour. Hope I can still make the whole place âš SHIMMER âš
On en parle ?
RĂ©pondez Ă cet e-mail ou venez Ă©changer sur Instagram !
â
Castre ton ex, sauve un chat
Avec un peu de retard, je vous partage les campagnes « Anti St Valentin » qui m’ont fait rire.
Kudos Ă cette association de protection animale qui a imaginĂ© une campagne de parrainage originale : pour $25, donnez le nom de votre ex Ă un chat pour qu’on le castre. Envie de m’en inspirer pour ALMA.
âSourceâ
Une autre asso vous propose d’Ă©crire le nom de votre ex sur la caisse Ă litiĂšre d’un de ses minous en Ă©change d’un don.
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J’ai aussi vu ça mais j’Ă©tais moins fan de l’idĂ©e, cruautĂ© animale vibes.
Tirez la chasse
Cette marque de papier toilette vous propose de lui envoyer vos vieilles lettres d’amour pour les recycler en PQ. IdĂ©al pour envoyer votre ex dans les Ă©gouts, lĂ oĂč iel mĂ©rite d’ĂȘtre.
âSourceâ
La pizza de la discorde
âSourceâ
Une relation Ă bout de souffle ? Pizza Hut proposait d’en finir de maniĂšre absolument lĂąche : faire livrer une pizza spĂ©ciale (« Goodbye Pie ») pour rompre avec quelqu’un.
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RĂ©cemment, j’ai choisi ma team. Oui, j’ai finalement dĂ©cidĂ© que j’Ă©tais beaucoup plus que gen Z que millennial (normal, je suis nĂ©e en 1994 aka l’annĂ©e de transition). VoilĂ pour les news.
Sinon, cĂŽtĂ© pro, j’ai rĂ©digĂ© un nouvel article pour Etsy. J’ai rĂ©digĂ© la page de vente d’Isora et rĂ©Ă©crit pas mal de contenus, dont la page de vente du membership d’Ălodie et celle de Marie. On a parlĂ© de nos hot takes rĂ©dactionnelles, avec Emma. Et mes prochaines dispos pour des missions sont en mai.
J’Ă©cris en Ă©coutant des playlists comme celle-ci et je galĂšre parfois Ă me concentrer, donc je prends plus de temps que d’habitude Ă Ă©crire mes mails.
Sinon, j’ai 6 outfits Ă choisir pour les 6 concerts de Taylor Swift auxquels je vais assister et j’ai un tas de bracelets d’amitiĂ© Ă faire pour Ă©changer avec les autres swifties. Ma psy dit que c’est un coping mechanism quant au deuil que je traverse, je ne peux le nier. J’achĂšte donc des perles par centaines et ça va mieux (lies!).
Sinon, j’ai dĂ©couvert, au hasard, Plages IntĂ©rieures ce format de journal audio qui change du vlog.
J’ai lu 2 livres, en fĂ©vrier :
– « Du mĂȘme bois », de Marion Fayolle
– « Ports d’attache : osons rĂ©volutionner nos amitiĂ©s » de Karine CĂŽtĂ©-Andreetti, dont voici une jolie citation sur la dĂ©construction de la misogynie intĂ©riorisĂ©e (ce flĂ©au) :
« Les succĂšs des femmes m’inspirent maintenant plus qu’ils m’intimident. Je me suis dĂ©tachĂ©e de cette jalouse. J’ai pris conscience d’Ă quel point les femmes me rendent plus forte, me donnent du courage, m’Ă©duquent, m’Ă©veillent, m’Ă©merveillent, m’Ă©nergisent. Elles me donnent assez confiance pour passer Ă l’action. C’est parce que j’admire fĂ©rocement mes amies que leurs compliments comptent autant Ă mes yeux. Toutes les femmes sont grandes. »
J’ai aussi regardĂ© plusieurs films : Wish, Anyone But You, Are You There, God? It’s Me Margaret, Past Lives aussi (qui a ruinĂ© ma vie).
Je binge la sĂ©rie How To With John Wilson, j’ai regardĂ© la sĂ©rie The Dry en une soirĂ©e, je me refais tout Malcolm et me dĂ©lecte des vidĂ©os chaotiques sur l’Ă©norme flop de la Willy Wonka Experience. Et trop heureuse que la diffusion d’Abbott Elementary ait repris !
Et j’attends que les beaux jours arrivent, ça aiderait un peu Ă cueillir mon moral dans les choux-settes. Oui j’ai fait cette blague car —ïž
đ„Źđ
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Irénisme :
Mot dĂ©suet qui provient du grec « eirene » (« paix »). C’est un mot qui appartient au registre religieux et qui dĂ©signe la recherche d’entente entre deux personnes dont le christianisme diffĂšre.
Aujourd’hui, c’est un mot devenu assez pĂ©joratif et politique ! Quand on l’utilise, ça signifie en gĂ©nĂ©ral la recherche de consensus Ă tout prix ; on tolĂšre des erreurs graves et on ne fait pas de choix pour favoriser la paix Ă tout prix et ne pas froisser. C’est genre « je ne peux pas choisir entre la victime et le bourreau car je ne veux offenser ni l’un ni l’autre ni paraĂźtre radical·e hihi » : bref, ma phobie. Not irĂ©nique pour un sou, ici.
â
- Tout le monde se vendâ
- La PIRE insulte pour moi
- Vous avez aussi des fringe friends ?
- La gen Z ressuscite le tĂ©lĂ©phone fixeâ
- Des conseils pour ĂȘtre drĂŽle en ligneâ
- Etsy version presta de services ?
- Les daronnes sont fans de Temuâ
- C’est quoi, la treat yourself culture ?
- La pension alimentaire appauvrit les femmesâ
- Les enfants sont-ils vraiment chiants ?
- Une analyse avancĂ©e sur Goodreadsâ
- Storytime : se faire arnaquer de $50 000â
- Ăa existe, les jeunes mecs fĂ©ministes ?
- Taylor Swift, influenceuse podcastâ
- Cette courte chronique sur Google Docs (je me sens visée)
- Oh et celle-ci aussi #VieDeBoomer
- Universal VS TikTok : le combat continueâ
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VoilĂ pour les liens et lectures que je partagerais en vrac dans notre group chat. Et voilĂ pour cette newsletter. Merci de m’avoir lue jusqu’ici !
On se retrouve bientĂŽt pour une nouvelle Ă©dition de Club Ădito.
Cette newsletter vous a plu ?
Sharing is caring (pas comme les MST),
alors transférez-la à un·e ami·e !
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Chloé Kieffer
RĂ©dactrice marketing et crĂ©atrice de la newsletter Club Ădito
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