#30 – Tu t’envoles, tu t’envoles 💸

Temps de lecture estimé : 6 minutes, 17 secondes.

Cher Club Édito,

Levez la main si janvier est votre mois le moins préféré (to say the least).

Déjà, on enlève les décos de Noël et les petites loupiotes et, hop, on se retrouve dans une ambiance sombre, morose, où les mauvaises nouvelles s’enchaînent.

Loin de moi l’idée de vous déprimer, mais entre nous, chaque année, j’ai l’impression que ce mois fait un concours pour annoncer la pire année possible avec un nombre record de catastrophes naturelles et autres tragédies. Et à chaque bilan de fin d’année, on trouve que cette année était pourrie.

Vous savez quoi ? Je vais laisser mes guirlandes lumineuses un peu plus longtemps. As a treat.

ENCORE HEUREUX, TAYTAY.

Suite à mon tri de fin d’année, j’ai supprimé environ 100 personnes inactives de ma liste d’abonnés. On est vraiment entre stars dans ce club, du coup, et vous êtes 862 à recevoir cette newsletter #30. Merci de votre fidélité.

Celle-ci est un peu plus courte que d’habitude, car j’ai un peu de mal à reprendre le travail.

On y va ?

💭 brèves pensées, pensées (pas si) brèves

Alma, Klarna, Scalapay, Clearpay, PayPal…

Vous connaissez ces petits noms ? Ce sont les principaux acteurs du paiement fractionné, plus connu sous l’appellation « Buy Now, Pay Later » (« Achetez maintenant, payez plus tard »).

Dans cette newsletter, j’y ferai référence avec l’acronyme « BNPL ». Comme d’hab, je ne suis pas experte, j’analyse le sujet avec mes connaissances, mes opinions, qui n’engagent que (spoiler alert) : moi !

On le voit partout. Depuis 2020 dans l’e-commerce, de plus en plus dans les boutiques physiques.

Aujourd’hui, on peut TOUT payer en plusieurs fois. Ses meubles chez Conforama, les fournitures scolaires des enfants, une casquette The North Face sur Asos. Même ses billets de train. Même son Airbnb. OUI, même ton UberEats à 12,60€.

Le BNPL offre une flexibilité séduisante aux acheteurs, permettant un paiement échelonné dans le temps avec des taux d’intérêt souvent compétitifs.

Mais, payer en 2, 3 ou 4 fois… Ça s’appellerait pas… Un crédit ?

Comment ça marche ⤵️

Schéma trouvé ici​

Un crédit qui ne dit pas son nom

Pourquoi je vous parle de ça aujourd’hui ?

Oh, parce que je pense que Klarna, par exemple, va finir de tout démonter en 2024. En 2023, la plateforme devenait enfin rentable. C’est pas bon signe ça, pour le pouvoir d’achat. Si ?

« That’s hot », ou plutôt « That’s smoooth » dit Paris Hilton, égérie Klarna.

Et parce qu’on sort tout juste d’une période de dépenses significatives : repas, cadeaux, Black Friday, étrennes, etc. où l’on est vite tenté.e de sortir sa carte de crédit.

Eh oui : assumer toutes ces dépenses concentrées dans un court laps de temps appelle à un paiement échelonné/différé.

Si utilisées avec prudence et jugement éclairé, ces offres peuvent constituer une solution pour la clientèle, je ne le nie pas.

Je voulais donc m’y intéresser avec mon esprit critique de marketeuse.

Est-ce une coïncidence si le coût de la vie atteint un point de rupture pour de nombreux foyers, alors que ces sociétés de crédit sont de plus en plus puissantes ? NOUS SACHONS.

Avantages et baleine sous gravillon

L’absence de vérification de crédit facilite l’approbation rapide des commandes, propulsant ainsi la livraison à une vitesse record.

C’est un véritable argument de vente ; il est devenu si commun que beaucoup de clients abandonnent leur panier si le site ne leur propose pas de paiement fractionné.

Pour les e-commerçants, c’est une aubaine, avec une augmentation spectaculaire du panier moyen et des taux de conversion !

Toutefois, le BNPL est souvent critiqué en raison des risques cachés et de flou juridique. Car non, cher Club Édito, cette méthode de paiement n’est pas sans faille. Comme tout crédit.

La gestion des multiples paiements peut devenir un casse-tête pour les marchands, les retards entraînent des frais. Sans parler des remboursements qui persistent, en cas de retour d’article.

D’ailleurs, de nombreux utilisateurs du BNPL sont touchés par des frais de recouvrement de créance. Pour les e-commerçants, son utilisation nécessite une vigilance constante et peut s’avérer coûteuse.

Est-ce éthique ?

Meh. Mes recherches m’ont démontré que BEAUCOUP des utilisateurs du BNPL sont des jeunes (souvent mineurs) qui n’ont pas de carte bancaire adaptée à l’e-commerce.

Et évidemment, je pense à la manière dont ces marques utilisent l’urgence et la FOMO pour encourager les acheteurs à faire des achats qu’ils ne peuvent pas se permettre. Pas très éthique, donc.

Klarna, pour les jeunes (j’ai bientôt 30 ans, j’ai le droit de dire « les jeunes »), se positionne non seulement comme un fournisseur de crédit, mais aussi comme un moyen d’essayer avant d’acheter (try before you buy) : un moyen d’acquérir des produits, par exemple des vêtements en plusieurs tailles, sans avoir à payer la facture.

​Source​

Nous sommes avides de dopamine, qui provoque cette sensation réconfortante d’avoir atteint son objectif quand on clique sur « Valider la commande ». Les marques le savent.

En utilisant un langage soigneusement étudié et des graphiques tape-à-l’œil, elles peuvent nous pousser à acheter des choses, même si nous n’en avons pas les moyens.

Pub de Missguided pour le paiement échelonné dans le métro londonien.

Pourquoi cet essor depuis la pandémie ?

​Source​

Simple et efficace. J’ai hâte de voir ce que le futur du BNPL va être en 2024.

Plusieurs pays européens commencent à réguler cette pratique et combler le vide juridique.

Sources/annexes :

• ​Pourquoi cette ruée sur le paiement fractionné​
• ​The ‘Buy Now, Pay Later’ Bubble Is About to Burst​
• ​Le paiement fractionné: une tendance montante, même dans la mode
• ​Les dangers des mini-crédits et paiements en plusieurs fois
• ​BNPL : mode d’emploi du vendeur
• ​BNPL: a cross-country analysis ​
• ​15 fintechs qui marquent la tendance du BNPL
• ​Payment firm Klarna messed up my credit score, says student ​

🦋 minute pop(illon)

Mes recommandations pop culture. Si c’est ici, c’est que j’ai aimé !

Vu :

Priscilla

Ah, Sofia Coppola et sa vision crue superposée à une esthétique léchée Tumblresque. 🩷
Le King en prend pour son grade, tout est vrai ; Priscilla Presley a accompagné la réalisatrice. Pour résumer, je suis parfaitement d’accord avec ces tweets.

Lu :

The Woman in Me

Ma Brit-Brit 🥺 pas le bouquin le plus joyeux pour acheter de rendre mes fêtes déjà plus glauques qu’elles ne l’étaient, je vous l’accorde. Mais je l’ai lu d’une traite.

🔗 bookmark’d

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Chloé Kieffer

Copywriter et créatrice de la newsletter Club Édito

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