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Cher Club Ădito,
Bienvenue aux nouvelles tĂȘtes qui me lisent aujourd’hui ! J’espĂšre que vous passerez un bon moment en lisant cette newsletter et les prochaines.
Beaucoup de copywriting au menu aujourd’hui, cette Ă©dition est lĂ©gĂšrement diffĂ©rente ; j’avais envie de composer cette Ă©dition avec moins de pop culture/marketing que d’habitude. Allez, bonne lecture đ
100% ma vibe en cette deuxiĂšme quinzaine d’aoĂ»t, sauf qu’il fait 35 degrĂ©s.
đ brĂšves pensĂ©es, pensĂ©es (pas si) brĂšves
L’une des rĂšgles d’or du copywriting, c’est de simplifier un maximum ses textes et de les dĂ©barrasser de tout jargon.
En effet, quand on utilise un langage dĂ©nuĂ© de mots compliquĂ©s ou superflus, la lisibilitĂ© est augmentĂ©e. L’accessibilitĂ© aussi, forcĂ©ment. Plus il est simplifiĂ©, plus le texte a de chances de devenir efficace d’un point de vue marketing.
Jusque-là , vous me suivez ? (« oui, madame la prof de français », répond la foule, aka vous)
En mĂȘme temps, si vous lisiez un texte rempli de termes hyper techniques dans un sujet qui ne vous est pas familier, peut-ĂȘtre que ça vous repousserait.
â
âOu… Peut-ĂȘtre bien que non ? đ
Moi, en tout cas, quand je fais une recherche Google et que je tombe sur un article truffé de mots inconnus au bataillon, je me précipite sur la petite croix rouge.
Mais bien que cette rĂšgle d’or du copywriting soit trĂšs souvent valable, il y a des exceptions.
Ne me signalez pas en tant que copywriter hors la loi : ce que je vais vous dire VA VOUS ĂTONNER (non).
Il existe des cas oĂč le jargon peut renforcer la puissance de votre message.
Un moyen de crĂ©er l’exclusivitĂ©
DĂ©jĂ , reprenons les bases, histoire d’ĂȘtre sĂ»re qu’on soit Ă la mĂȘme page :
« Baragouin » et charabia » vont direct dans ma liste de mots hilarants. « Hilarant » aussi, donc.
Rendre le texte un poil plus compliquĂ© n’a pas forcĂ©ment que des mauvais cĂŽtĂ©s. Pourquoi ? Car le marketing peut ĂȘtre rĂ©pulsif.
On peut Ă©crire pour exclure des gens, c’est ce que l’on fait quand on affine sa cible, son positionnement, etc.
Je sais, je sais. En gĂ©nĂ©ral, quand on rĂ©dige, l’objectif n’est pas de s’auto-planter des bĂątons dans les roues. Maiiis…
Exclure une audience plus large peut séduire une audience plus nichée.
C’est ce que je sous-entendais, un peu plus haut.
Il y a, quelque part, un lectorat qui va se sentir archi valorisĂ© parce qu’il comprend ce que vous racontez, quand la plupart des autres gens, non.
Pas cool, Bertrand Je-Sais-Tout
Ălitiste ? Validiste ? J’sais pas. C’est surtout un concept marketing. Concept qui, je pense, doit ĂȘtre plutĂŽt utilisĂ© par les marques en B2B, oĂč les domaines sont souvent hyper prĂ©cis. Mais on y reviendra plus tard.
Bon, et qu’on se le dise :
Est-ce qu’on a pas tou.te.s connu quelqu’un qui baragouinait (hin hin) son jargon juste pour se faire mousser ou piiiire, nous rabaisser ?
LĂ , je pense aux garagistes et vendeurs qui aiment se rire de moi, quand je les regarde avec des yeux de merlan frit au rayon essuie-glace de Leclerc Auto.
Moi, pauvre créature du sexe faible, qui confond encore jante et enjoliveur. Qui oublie 1 fois sur 3 quel carburant mettre dans sa voiture.
Quand un garagiste s’adresse Ă moi dans son dialecte incomprĂ©hensible, je me sens bĂȘte et humiliĂ©e (et infantilisĂ©e, mais c’est un autre dĂ©bat, hihahu).
Alors qu’il peut juste me parler normalement, parce que NON, Bertrand, je ne sais pas quelle rĂ©fĂ©rence de balai d’essuie-glace, dĂ©signĂ©e par un sombre mĂ©lange de chiffres et lettres, je dois mettre sur ma voiture.
Pffff. On veut pas ĂȘtre cette personne.
Encore une preuve que le jargon, over-utilisĂ©, fera l’effet inverse auprĂšs du commun des mortels : je ne me sens pas tout Ă fait rassurĂ©e, parce qu’Ă ce moment-lĂ , on me prend pour une dinde farcie. Comme quand je lis l’article en 4Ăšme position de Google pour trouver une solution et que je m’aperçois que c’est du pur bourrage de mots-clĂ©s qui ne m’apporte rien. Ugh.
Veillez Ă ne pas gonfler vos textes de jargon inutile juste pour faire le/la ouf, tout le monde sait que c’est du vent.
Personne ne va rien piger.
Vos concurrents vont ricaner.
Bref.
La terminologie ou le jargon fancy
C’est lĂ que le jargon peut briller.
De nombreux secteurs d’activitĂ© possĂšdent leur propre langage. Et forcĂ©ment, plus le sujet est spĂ©cialisĂ©, plus le vocabulaire le sera.
Traduction : si vous vendez un produit technique Ă un public trĂšs renseignĂ©, vous devez parler la mĂȘme langue. L’histoire de simplification ? Vous oubliez.
C’est prĂ©cisĂ©ment dans ce genre de cas que le jargon gagne en crĂ©dibilitĂ© et devient alors une terminologie. La terminologie vous aidera Ă dĂ©crire quelque chose avec prĂ©cision. Le plus souvent, on y a recours car il n’existe pas de termes plus simple.
Encore un point Le Robert. Pour pas que je crée une inception jargonesque.
Seule ombre au tableau, selon moi : la terminologie pourra vite donner des âš robot vibes âš Ă ce que vous dĂ©blatĂ©rez. Dosez un peu đ€
Suis-je pro-jargon ?
Pas vraiment, en ce qui me concerne. Maintenant, ça dĂ©pend de la cible (encore, toujours…). Il n’y a pas un seul conseil universel : il faut juger en fonction des personnes Ă qui vous vous adressez.
En audit, je suggĂšre gĂ©nĂ©ralement Ă ma clientĂšle d’Ă©viter les tournures bureaucratiques, grandes formules, mots savants, acronymes et, Ă©videmment, le jargon de leur secteur.
- Exemple : je dois utiliser le jargon de la prothĂ©sie ongulaire sur le site de ma cliente puisqu’elle s’adresse Ă d’autres nail artists, en B2B. Je peux me permettre du vocabulaire technique.
- Contre-exemple : j’exclus toute terminologie sur le site d’une graphiste qui s’adresse Ă des pros qui ont proche de 0 notion de graphisme et que le vocabulaire est pointu. Je simplifie au max.
Pour conclure, je pense qu’il faut garder en tĂȘte une (autre) rĂšgle gĂ©nĂ©rale du marketing : la simplicitĂ© du message dĂ©livrĂ©.
En cas de doute, laissez le jargon de cĂŽtĂ©. Quelle que soit la complexitĂ© votre entreprise ou de votre secteur, ce que vous proposez doit ĂȘtre comprĂ©hensible par une majoritĂ©* de personnes.
*Exception faite de votre oncle Gérard à Noël, aprÚs 8 verres de cognac-Schweppes et de votre niÚce de 3 ans qui a mangé trop de Carambar.
âïž good cop(y), bad cop(y)
Parfois en français, parfois en anglais, selon mes trouvailles.
koko momo
Clothes for your little human
Pour cette Ă©dition, j’ai choisi de vous parler du concept de « hero statement » en copywriting.
Je suis arrivée sur le site https://kokomomo.co/.
Et voici ce qui s’est affichĂ© :
Page d’accueil du site de Koko Momo.
Son absence m’a sautĂ© aux yeux.
Je n’ai pas de hero statement auquel me rĂ©fĂ©rer ! Bon, ma vue n’est pas dĂ©faillante, je vois bien le « Clothes for your little human » sur le nom de l’onglet. Je pige le rapport avec les photos de joyeux bambins.
Mais il n’y a pas de titre, pas d’intitulĂ© qui dĂ©crit clairement ce Ă quoi je dois m’attendre. Pas de hero statement d’entrĂ©e de jeu, qui annonce la couleur, et pas vraiment de tonalitĂ© Ă©ditoriale, c’est dommage.
C’est quoi, au juste le « hero statement », Ă part du jargon de copywriter (wink wink) ?
C’est un court message, en une ou deux phrases, qui rĂ©sume la proposition de valeur de votre marque. Il apparaĂźt dans la partie supĂ©rieure dâun site Internet, gĂ©nĂ©ralement sur la page dâaccueil, souvent accompagnĂ© dâun sous-titre qui clarifie la dĂ©claration principale et dâun appel Ă lâaction.
Un beau hero statement <3
Ce petit message doit répondre aux questions les plus importantes que les visiteurs de votre site web se posent sur votre entreprise, telles que :
- Qui ĂȘtes-vous en tant que marque et entreprise ?
- Quel produit, service ou valeur proposez-vous ?
- Pourquoi devraient-ils vous choisir ? (la plus-value de votre offre)
- Optionnel : quel est votre positionnement et/ou qui est votre cible ?
En rĂ©sumĂ©, il sert Ă Ă©tablir la confiance et la crĂ©dibilitĂ© de l’entreprise, mais Ă©galement Ă convaincre les utilisateurs qu’ils sont au bon endroit.
RĂ©sumer ce que l’on fait en de courtes phrases et persuader son audience de cliquer : un challenge qui n’est pas sans rappeler celui de la bio Instagram ! Enfilez votre casque : ceci pourrait vous aider Ă rĂ©diger la vĂŽtre, et peut-ĂȘtre mĂȘme votre hero statement, d’ailleurs. đ
Quelques exemples de hero statements chez mes client.e.s :
Mon travail de hero statement pour l’entreprise de Nolwen.
Le hero statement que j’ai rĂ©digĂ© pour Paulina.
Et une version courte : celui rédigé pour Héloïse !
Comme vous pouvez le voir, il y en a pour tous les goĂ»ts et de toutes les sortes. C’est la magie du hero statement đ
đŠ minute pop(illon)
Vu :
Succession S01
Non mais… Comment des gens peuvent ĂȘtre Ă la fois imbuvables et attachants ? Depuis quand les drama des ultra-riches m’intĂ©ressent ? Depuis que c’est satirique et trop bien Ă©crit, tiens donc.
Lu :
The New Me – Halle Butler
Je me demande si j’aime vraiment ce style de fiction, mais je les enchaĂźne, donc j’imagine que oui. MĂȘme vibe que « My Year of Rest and Relaxation » ou « Really Good Actually ». Je pourrai pas mieux vous rĂ©sumer le genre que cet article.
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đ·l’Ă©ty-mot-joli
Chaque mot a son passĂ©. Parfois insoupçonnĂ©, souvent surprenant. đ
Baragouin : bon, la dĂ©ception c’est qu’il nây a aucune certitude sur lâorigine du terme. Y’a pas mal d’hypothĂšses, maiiiis il paraĂźt que ça viendrait des mots bretons bara, « pain », et gwin, « vin ». Ce seraient des mots que les Français entendaient, jadis, dans la bouche des Bretons, et qui leur servirent Ă dĂ©signer un langage inintelligible… Autrement dit, c’est pas trĂšs positif de qualifier un discours de ‘baragouin ».
En espĂ©rant que je n’aie pas trop baragouinĂ©. On se retrouve dans deux semaines, le 1er septembre pour la newsletter #24 đ
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â
Chloé Kieffer
Copywriter et crĂ©atrice de la newsletter Club Ădito
Travaux rĂ©cents :â
âïž Article : Cadeaux pour bĂ©bĂ© : nos best-sellers made in Franceâ
âïž Un audit de la stratĂ©gie marketing et Ă©ditoriale (newsletter + site + Instagram) de Manon, qui a dĂ©jĂ mis en place des changements suite Ă mes recommandations. đđ»â
đ Work in progress : la rĂ©daction du site d’Eva en collab’ avec GaĂ«lle (en ligne Ă la rentrĂ©e !)